Tiers-lieux / santé mentale / jeunesse

Le projet HYPE se déroule de janvier 2024 à février 2026. Soutenu par le programme Erasmus+ (KA220 – YOU : Partenariats de coopération dans la jeunesse), il vise à renforcer les initiatives de lieux d’éducation non-formelle dédiés aux jeunes en Europe. Son ambition est de développer les capacités d’accompagnement psycho-social et de coopération intersectorielle des professionnels de jeunesse, contribuant ainsi à lever les obstacles socio-sanitaires auxquels les jeunes font face pour faciliter leur transition vers la vie adulte.

Dans nos têtes

Vous voulez avoir l’honneur de découvrir un brin de ce qui se passe dans la tête des jeunes contributeurs du Para et du LAP ? Ouvrez ce fanzine et laissez vous emportez !  Cette rencontre s’est inscrit en marge du projet erasmus+ « HYPE » (Health Youth Europe) où nous avons travailler sur la place de la santé mentale dans nos lieux.  Le Parallèle a partagé au consortium européen un mode de coopération pour prendre en charge la santé des publics.  Si vous souhaitez bénéficier de nos compétences en création de fanzine pour documenter vos projets : contactez nous !  Élodie – participante au projet – voulait vous dire un mot :  « Cher partenaire, bien le bonjour ! » Je suis Élodie Roy, contributrice au tiers-lieu « Le Parallèle ». Aujourd’hui, j’ai envie de vous partager mon ressenti sur un projet autour de la santé mentale, parce qu’on m’a laissé libre de le faire à ma manière. Je vous invite à prendre place, à vous laisser porter par ces mots, ces points de vue qui m’appartiennent et résonneront peut-être en vous. Avec Scomodo, média indépendant basé à Rome, nous avons travaillé ces derniers mois à la réalisation d’un projet journalistique européen autour de la santé mentale des jeunes. Nous avons pris le temps, tous et toutes, de rédiger des témoignages, des fragments de notre quotidien, par le biais d’échanges et d’une trame que nous devions respecter.Ce travail d’écriture collective, rythmé par des discussions et des partages, m’a permis de comprendre ce que signifiait vraiment mettre des mots sur des vécus souvent tus. Nous avons mené ce travail avec plusieurs partenaires européens engagés : Coop Eskemm, Keur Eskemm, Valo-Valmennus (Finlande), Communa (Belgique) et Scomodo (Italie). Ce projet m’a profondément touchée. Les témoignages que nous avons recueillis sont bruts, sincères, parfois violents. Ils viennent de jeunes de 16 à 30 ans, à travers l’Europe. Ils parlent de mal-être, de solitude, de colère, mais aussi d’espoir. Ce qu’ils disent mérite d’être entendu. Ce que j’ai construit à travers cette expérience, c’est d’abord une vraie prise de conscience.En écoutant les autres, j’ai réalisé que leurs problèmes devaient être entendus.Ça m’a ouverte à d’autres réalités et m’a fait réfléchir autrement. À travers nos échanges, j’ai trouvé une autre façon d’envisager des solutions face aux difficultés que je peux rencontrer au quotidien.Par exemple, savoir vers qui me tourner et où aller, à travers des dispositifs, des contacts, des lieux de paroles ou d’échanges. On découvre qu’il y a des choses qu’on partage, d’autres qui nous différencient… et ça crée un vrai échange entre pairs, où chacun peut se reconnaître ou apprendre. J’ai surtout appris à écouter sans juger. Chaque histoire a son poids, sa force, et ça, c’est essentiel.Ça m’a aussi poussée à me poser des questions sur la manière dont la société parle de santé mentale… ou plutôt, sur le silence qui entoure encore trop ce sujet. Et puis, ça m’a donné envie d’agir, de contribuer à faire changer les choses. Que les solutions soient plus humaines, plus justes, plus adaptées.Je garde la conviction que le témoignage a un vrai pouvoir pour celles et ceux qui parlent, comme pour celles et ceux qui écoutent. À travers cette construction journalistique, j’ai appris à raconter un témoignage qui parle vraiment de moi. C’était la première fois que j’étais interviewée, et ça m’a donné l’impression d’être importante, d’avoir une voix. Savoir que ce témoignage serait rendu public m’a rassurée.Ça m’a permis de comprendre que ce que je vivais avait autant de valeur que ce qu’on lit ou entend d’ordinaire dans les médias. Cette expérience a été très enrichissante.J’ai appris, évolué, gagné des compétences dans un domaine  » le journalisme « qui, souvent, n’est accessible qu’à travers des études spécifiques. Partager mon témoignage a été assez simple pour moi.Nous avons aussi créé des espaces de discussions collectives sur différents sujets.Ça m’a beaucoup aidée à parler de choses plus personnelles. Pour d’autres, ça a été plus difficile de retranscrire par écrit les émotions vécues.Parce que c’était aussi revivre ces moments.Mais c’est courageux. Un point que je ne considère pas comme négatif, mais plutôt évolutif, c’est que nous avons dû nous concentrer sur une thématique précise.Ça nous a demandé de canaliser nos récits, ce qui a parfois un peu freiné la spontanéité.Moi qui suis habituée à une grande liberté d’expression, notamment au sein du tiers-lieu Le Parallèle, j’ai ressenti cette contrainte comme une limite. Mais c’est aussi ça, le travail journalistique, nous ne pouvons pas tout dire, il faut choisir, cadrer, structurer, parfois restreindre pour construire un récit cohérent et accessible à celles et ceux qui vont le lire ou l’écouter. Ce genre de projet, porté dans un tiers-lieu ou dans toute structure humaine et ouverte, à une puissance immense.Il crée un espace de parole sincère, où chacun·e peut déposer quelque chose de vrai, sans être jugé. Pouvoir s’exprimer, quel que soit son âge ou son vécu, c’est un acte fort.C’est permettre aux jeunes d’oser, et aux anciens de transmettre.Ce que j’ai vécu ici, c’est la naissance d’un lien humain, vivant.Un lien qui traverse les fragilités, les colères, les espoirs et qui, surtout, donne du sens. En me mettant à la place de celles et ceux qui me liront, ce que j’aimerais, c’est que ce témoignage donne envie de créer, à leur tour, des espaces d’échanges, de lien, et de considération, sur plein de sujets différents. Des espaces qui comptent, qui pèsent, et qui peuvent vraiment faire évoluer notre quotidien, ensemble. C’est dans ce genre d’initiatives qu’on commence, petit à petit, à construire un avenir plus conscient, plus juste, plus attentif aux autres. Merci sincèrement d’avoir pris le temps de me lire jusqu’ici.Je vous invite à découvrir le magazine numérique qui rassemble tous ces témoignages.C’est une parole précieuse, à lire avec attention.Vous y trouverez autant de questionnements que de vérités… et, je l’espère, un peu d’écho. « Lien vers le magazine numérique » Bien à vous, Élodie Roy

Formation « prendre soin »

C’est une fabuleuse opportunité pour nous que de partager notre manière de travailler les questions de santé et de soutenir les « jeunes en souffrance psychique » en tentant de créer une « culture du prendre soin ».

Une approche qui puise son énergie dans le développement communautaire, qui va mobiliser l’aménagement de l’espace, l’habitabilité et l’appropriation d’un lieu, la posture de l’écoutant comme vecteurs essentiels du soin.

D’autres dates sont proposés pour bénéficier de ces partages.

Table ronde dans l’espace public : le consentement

En Avril 2024, nous nous sommes appuyés sur le camion de soins mobiles Marsoins, pour mener une action culturelle et de santé sur l’espace public. Il s’agissait de s’installer à côté du camion de Marsoins qui offrait à ce moment là soins/dépistages et informations sur la santé sexuelle. De notre côté, nous animions une table de ronde accompagnée de jeunes adultes et de passants, une table fanzine pour recueillir – via l’écrit et le dessin – le sentiment des passants sur les enjeux du consentement et, enfin, une scène ouverte qui donnait la parole aux citoyens via des textes de poésie, de rap, de slam, de théâtre et des compositions instrumentales. Cet évènement symbolise bien la stratégie, la méthodologie d’action qui est portée au Parallèle. Les actions de prévention, de sensibilisation, de promotion et de dépistage sur les questions de santé et notamment les questions intimes comme la sexualité, peinent à toucher les publics visés (les jeunes, les personnes âgées, les personnes précaires et/ou isolées…). Souvent, cela s’explique par le fait que les acteurs publics qui portent ces démarches ne sont pas inscrits dans des liens quotidiens face publics, qu’il leur est difficile de créer des relations de confiance et de proximité nécessaire pour aborder des questions relatives à l’intime. Aussi, par manque de temps, les sujets ont tendance à être abordé de manière frontale, directe et sont formulés par les acteurs publics ou leurs délégués associatifs et non par les publics eux-mêmes. Enfin, les acteurs imposent leur temporalité au public qu’ils souhaitent toucher en fixant eux-mêmes les dates, heures et fréquences des consultations citoyennes et autres actions de sensibilisation, de prévention, etc. L’idée ici est de prendre le contre-pied de cette stratégie plus ou moins instrumentalisante en utilisant nos liens quotidiens, les sujets de discussions et les supports d’expression des personnes concernées pour finalement arriver à une action de prévention et de promotion de la santé d’un autre genre. Utiliser nos liens quotidiens, c’est-à-dire, les réflexions partagées depuis nos canapés, les confidences lancées à la pause clope, la relation de confiance résultant des moments partagés chaque semaine et qui sont sans attentes de productions, de résultats si ce n’est ceux de se considérer d’humain à humain et non de professionnel à jeune, d’aidant à aidé. Ces moments extrêmement riches ancrés dans notre quotidienneté permettent de savoir ce dont les jeunes adultes ont envie de parler, ce qu’ils ont besoin de partager pour s’émanciper et se réaliser en tant qu’individu. Ce second temps dans notre relation avec eux, nous permet d’élaborer des projets : thèmes d’ateliers de discussion et de création, formes d’expression par la scène ouverte, la table ronde, l’émission de radio… Il y a l’idée de mettre le public au coeur du processus de décision quant au sujet à aborder, quant à la forme que prendra l’échange et la temporalité à laquelle il se déroulera. Ainsi, si l’envie et/ou la nécessité de mener une action de prévention et de promotion de la santé provient de l’équipe salariée du Parallèle, le choix du sujet, ici le consentement, le choix des formes d’expression, ici la table ronde, le fanzine et la scène ouverte et, enfin le choix de la temporalité, sont déterminés conjointement avec les jeunes adultes contributeurs et contributrices du tiers-lieu. 0:00 / 0:00 Table ronde sur le consentement

Podcast : une société addictogène

Ce podcast a été enregistré par deux contributeurs du tiers-lieu dont on préserve l’anonymat, avec Maylie, psychologue intégrée au sein de l’équipe socio-culturelle du Parallèle et Marion Goebretch, médecin psychiatre addictologue au CMP de Redon. Découvrez un extrait de l’émission avant de vous plonger dans le podcast !

Espaces et santé mentale : utiliser l’espace physique et relationnel pour agir sur soi

Mon sujet de mémoire est directement lié à des questionnements que je mène depuis une dizaine d’années autour de la santé mentale et des violences. Victime de violences sexuelles, psychologiques et physiques, je me suis retrouvée confrontée à la psychiatrie lors de moments de fragilité, prise en charge que j’ai vécue comme une nouvelle violence. Je voulais trouver du sens à ce qui m’était arrivé et à l’impact que cela avait eu sur moi, j’ai donc mené une démarche personnelle et réflexive sur mon vécu. Peu à peu, mon histoire s’est détachée de moi, de mon intimité. Je ne le raconte plus avec difficulté, je ne souffre plus d’en parler : c’est simplement pour moi une nécessité car il faut que les individus sachent ce que veut dire vivre ces violences. En parler devient du partage, de la sensibilisation et non un besoin. Rapidement je me suis questionnée sur la manière de rendre visible le sujet, faire qu’il soit discuté, qu’il puisse exister facilement et ainsi permettre à des personnes isolées de pouvoir en parler. C’est ainsi que j’ai commencé à faire des actions de sensibilisation et de prévention autour des violences sexuelles. Mes démarches militantes sont multiples utilisant la création comme l’écriture ou l’illustration, créant des espaces de paroles ou des actions de sensibilisation. Je me suis intéressée petit à petit au concept de pair à pair et de pair-aidance.   Lise