Table ronde dans l’espace public : le consentement

En Avril 2024, nous nous sommes appuyés sur le camion de soins mobiles Marsoins, pour mener une action culturelle et de santé sur l’espace public. Il s’agissait de s’installer à côté du camion de Marsoins qui offrait à ce moment là soins/dépistages et informations sur la santé sexuelle. De notre côté, nous animions une table de ronde accompagnée de jeunes adultes et de passants, une table fanzine pour recueillir – via l’écrit et le dessin – le sentiment des passants sur les enjeux du consentement et, enfin, une scène ouverte qui donnait la parole aux citoyens via des textes de poésie, de rap, de slam, de théâtre et des compositions instrumentales. Cet évènement symbolise bien la stratégie, la méthodologie d’action qui est portée au Parallèle. Les actions de prévention, de sensibilisation, de promotion et de dépistage sur les questions de santé et notamment les questions intimes comme la sexualité, peinent à toucher les publics visés (les jeunes, les personnes âgées, les personnes précaires et/ou isolées…). Souvent, cela s’explique par le fait que les acteurs publics qui portent ces démarches ne sont pas inscrits dans des liens quotidiens face publics, qu’il leur est difficile de créer des relations de confiance et de proximité nécessaire pour aborder des questions relatives à l’intime. Aussi, par manque de temps, les sujets ont tendance à être abordé de manière frontale, directe et sont formulés par les acteurs publics ou leurs délégués associatifs et non par les publics eux-mêmes. Enfin, les acteurs imposent leur temporalité au public qu’ils souhaitent toucher en fixant eux-mêmes les dates, heures et fréquences des consultations citoyennes et autres actions de sensibilisation, de prévention, etc. L’idée ici est de prendre le contre-pied de cette stratégie plus ou moins instrumentalisante en utilisant nos liens quotidiens, les sujets de discussions et les supports d’expression des personnes concernées pour finalement arriver à une action de prévention et de promotion de la santé d’un autre genre. Utiliser nos liens quotidiens, c’est-à-dire, les réflexions partagées depuis nos canapés, les confidences lancées à la pause clope, la relation de confiance résultant des moments partagés chaque semaine et qui sont sans attentes de productions, de résultats si ce n’est ceux de se considérer d’humain à humain et non de professionnel à jeune, d’aidant à aidé. Ces moments extrêmement riches ancrés dans notre quotidienneté permettent de savoir ce dont les jeunes adultes ont envie de parler, ce qu’ils ont besoin de partager pour s’émanciper et se réaliser en tant qu’individu. Ce second temps dans notre relation avec eux, nous permet d’élaborer des projets : thèmes d’ateliers de discussion et de création, formes d’expression par la scène ouverte, la table ronde, l’émission de radio… Il y a l’idée de mettre le public au coeur du processus de décision quant au sujet à aborder, quant à la forme que prendra l’échange et la temporalité à laquelle il se déroulera. Ainsi, si l’envie et/ou la nécessité de mener une action de prévention et de promotion de la santé provient de l’équipe salariée du Parallèle, le choix du sujet, ici le consentement, le choix des formes d’expression, ici la table ronde, le fanzine et la scène ouverte et, enfin le choix de la temporalité, sont déterminés conjointement avec les jeunes adultes contributeurs et contributrices du tiers-lieu. 0:00 / 0:00 Table ronde sur le consentement

Podcast : une société addictogène

Ce podcast a été enregistré par deux contributeurs du tiers-lieu dont on préserve l’anonymat, avec Maylie, psychologue intégrée au sein de l’équipe socio-culturelle du Parallèle et Marion Goebretch, médecin psychiatre addictologue au CMP de Redon. Découvrez un extrait de l’émission avant de vous plonger dans le podcast !

Espaces et santé mentale : utiliser l’espace physique et relationnel pour agir sur soi

Mon sujet de mémoire est directement lié à des questionnements que je mène depuis une dizaine d’années autour de la santé mentale et des violences. Victime de violences sexuelles, psychologiques et physiques, je me suis retrouvée confrontée à la psychiatrie lors de moments de fragilité, prise en charge que j’ai vécue comme une nouvelle violence. Je voulais trouver du sens à ce qui m’était arrivé et à l’impact que cela avait eu sur moi, j’ai donc mené une démarche personnelle et réflexive sur mon vécu. Peu à peu, mon histoire s’est détachée de moi, de mon intimité. Je ne le raconte plus avec difficulté, je ne souffre plus d’en parler : c’est simplement pour moi une nécessité car il faut que les individus sachent ce que veut dire vivre ces violences. En parler devient du partage, de la sensibilisation et non un besoin. Rapidement je me suis questionnée sur la manière de rendre visible le sujet, faire qu’il soit discuté, qu’il puisse exister facilement et ainsi permettre à des personnes isolées de pouvoir en parler. C’est ainsi que j’ai commencé à faire des actions de sensibilisation et de prévention autour des violences sexuelles. Mes démarches militantes sont multiples utilisant la création comme l’écriture ou l’illustration, créant des espaces de paroles ou des actions de sensibilisation. Je me suis intéressée petit à petit au concept de pair à pair et de pair-aidance.   Lise