Mon sujet de mémoire est directement lié à des questionnements que je mène depuis une dizaine d’années autour de la santé mentale et des violences. Victime de violences sexuelles, psychologiques et physiques, je me suis retrouvée confrontée à la psychiatrie lors de moments de fragilité, prise en charge que j’ai vécue comme une nouvelle violence. Je voulais trouver du sens à ce qui m’était arrivé et à l’impact que cela avait eu sur moi, j’ai donc mené une démarche personnelle et réflexive sur mon vécu. Peu à peu, mon histoire s’est détachée de moi, de mon intimité. Je ne le raconte plus avec difficulté, je ne souffre plus d’en parler : c’est simplement pour moi une nécessité car il faut que les individus sachent ce que veut dire vivre ces violences. En parler devient du partage, de la sensibilisation et non un besoin. Rapidement je me suis questionnée sur la manière de rendre visible le sujet, faire qu’il soit discuté, qu’il puisse exister facilement et ainsi permettre à des personnes isolées de pouvoir en parler. C’est ainsi que j’ai commencé à faire des actions de sensibilisation et de prévention autour des violences sexuelles. Mes démarches militantes sont multiples utilisant la création comme l’écriture ou l’illustration, créant des espaces de paroles ou des actions de sensibilisation. Je me suis intéressée petit à petit au concept de pair à pair et de pair-aidance.
Lise